2) La musicothérapie

Stress, anxiété, ou simplement besoin de ressourcement intérieur ? Si vous souhaiter agir efficacement sur l'organisme par la musique, nous proposons un kit de musique qui vise à améliorer durablement votre bien-être que vous pouvez obtenir via ce lien : 

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La musique a une autre vertu sur les êtres humains, elle peut les soigner psychologiquement. La musicothérapie consiste à utiliser la musique (rythme, sons, mélodie, harmonie) dans un but thérapeutique : le patient peut participer à son propre développement par l’écoute de la musique.

Elle permet l’apprentissage, la relaxation, la détente mais aussi une connaissance de son corps et une meilleure approche des autres grâce à la musique qui sensibilise non seulement l’esprit et le corps mais aussi les sens. Elle va donc permettre au sujet le développement sensoriel, une socialisation, une stimulation émotionnelle et mentale. Elle va aussi aider le sujet à se comprendre et à comprendre les autres grâce à la musique qui va s’intérioriser en lui : il va ressentir la musique d’une certaine manière c’est sa personnalité qui en fait s’exprime, le sujet a donc la possibilité d’être en accord avec lui même. Le fait qu’il se comprenne mieux va l’amener vers les autres et donc vers la compréhension de ceux-ci et l’entraîne vers sa socialisation. On peut donc en conclure que la musique peut avoir des effets positifs comme négatifs sur les hommes.

 

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Schéma-bilan des moyens d'action de la musicothérapie

 

 

        La musicothérapie réceptive

 

Les séances de musicothérapie réceptive ont pour objectif de faire travailler l’imagination du patient en lui faisant écouter une (des) musique(s) déterminées au préalable par le thérapeute. La séance débute par un questionnaire en référence à la vie musicale du patient : souvenirs liés à la musique, bruits marquants, apprentissages musicaux, rencontres de musiciens, relation de la famille à la musique, écoute de musique, de radio etc., sur son vécu afin de définir la raison de sa consultation : sa problématique.

A partir des réponses obtenues, les séances de musicothérapie réceptive ont pour objectif de faire travailler l’imagination du patient, le thérapeute va choisir les musiques appropriées. L’objectif sera tout d’abord de « rejoindre » le patient dans son humeur et son état d’esprit. Par exemple, pour une personne déprimée, on pourra commencer par une écoute de musique à tonalité mélancolique. Pour un enfant énervé ou hyperactif, on pourra essayer des mélodies rythmées, dégageant une certaine puissance et évoquant le dynamisme et l’énergie plutôt qu’une musique de relaxation qui n’aura aucun effet sur lui. Les paroles, si paroles il y a, ont également leur rôle à jouer : elles doivent être en lien étroit avec l’état d’esprit de la personne afin de traduire en mots son ressenti. Les musiques choisies évolueront au long de la thérapie pour se rapprocher de plus en plus de la problématique du patient dans le but final de la résoudre.

Les écoutes ont pour objectif de faire fonctionner l’imagination des patients et de leur évoquer des souvenirs, des images, des histoires, des émotions. Cette technique peut être utilisée chez les personnes âgées et les malades d’Alzheimer. En effet, chez ces patients, le thérapeute peut faire appel à la mémoire limbique (mémoire des émotions que conservent également les souffrants d’Alzheimer) en diffusant des chansons liées à des souvenirs personnels particuliers.

 


        La musicothérapie active

 

La musicothérapie « active » regroupe toutes les formes d’expression musicale et corporelle, tous les instruments et tous les gestes ayant pour but l’expression de soi. Les exercices pratiqués lors des séances de musicothérapie actives sont variés. Suivant les besoins du patient, elles se concentrent plutôt sur le rythme, la mélodie, le chant ou le mouvement. Aucune compétence musicale n’est exigée, l’objectif étant l’expression de la créativité du (des) patient(s). De ce fait, l’esthétique sonore n’a aucune importance dans cette forme de thérapie. Elle peut se pratiquer seul ou en groupe.

Cette forme de musicothérapie a en premier lieu des objectifs d’ordre psychologique. Il s’agit de s’exprimer, de se soulager non verbalement. La musicothérapie active est très bénéfique chez les enfants et adultes handicapés leur permettant de s’exprimer grâce aux instruments proposés.

Cela permet aussi l’expression de sentiments refoulés. On voit ainsi des enfants en bas âge se « défouler » littéralement sur un tambour pour évacuer la colère ou le trop plein d’énergie enfouis en eux qu’ils n’ont pas le loisir ou qu’ils n’osent pas exprimer chez eux. Cela leur permet donc de traduire leur mal-être en musique plutôt qu’en paroles, ce qui se révèle souvent plus aisé.

La musicothérapie active a aussi une influence physiologique. Sur le plan psychomoteur, par exemple, la pratique d’instruments rythmiques comme les percussions peut contribuer à la rééducation de la coordination des mouvements. C'est exactement dans ce domaine que travaille Catherine, que nous avons choisi de rencontrer...

 

    B-Entretien avec Catherine BOUSSARD, musicothérapeute

 

Catherine Boussard est professeur d'éducation musicale au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rueil-Malmaison où elle travaille à plein temps. En parallèle, elle passe 7 heures par semaine en tant que musicothérapeute à l'hôpital d'Argenteuil, dans le Val d'Oise. Après une formation au CIM, Centre Internationale de Musicothérapie, elle a obtenu le diplôme de Musicothérapie en 2009 après 3 ans de formation suivis d'une année de stage, réalisé à l'Hôpital Trousseau. Ainsi, elle accompagne dans la musique des enfants malades, des personnes en fin de vie ou atteintes de la maladie de Parkinson...

Fortement liée à notre TPE, son activité nous a rapidement intéressé. Cathy a accepté de nous en parler...

Quel est votre environnement de travail en tant que musicothérapeute ?

Au quotidien, je suis impliquée principalement dans trois services. Le premier est l'hématologie où je m'occupe la plupart du temps de personnes atteintes de leucémies, puis dans l'Unité de Soins Palliatifs (USP) en ce qui concerne l'accompagnement de fin de vie, et également en pédiatrie avec des enfants qui ont le cancer.  Comme je suis dans l'enceinte de l'hôpital, je collabore avec l'ensemble du corps médical, c'est-à-dire avec les infirmières ou les médecins . Mais je suis plus particulièrement en relation avec le psychologue qui s'occupe du patient sur le plan moral et psychologique, ce qui est très important dans le domaine de la pédiatrie.

Lors de mes séances de musicothérapie, je ne suis en interaction qu'avec le patient et la musique prend alors la forme d'un médiateur. Je m'accompagne d'un large panel d'instruments, surtout des instruments à percussions ou vibratoires. Mais la plupart sont méconnus puisque je les ai cherchés par mes propre moyens. Le güiro de Cuba ou la senza du Cameroun par exemple (voir les photographies) me permettent d'improviser vocalement. Tout cela favorise la proximité. Aussi, il m'est très fréquent d'utiliser mes mains, mon corps pour produire du rythme ou des sonorités particulières.

Comment pratiquez vous la musicothérapie ?

Ma forme de musicothérapie privilégiée est la musicothérapie active. Elle porte bien son nom car elle "rend active" la personne. C'est pour cela que la percussion corporelle prend une place importante. Mon objectif est de privilégier l'expression de soi par des mélodies, des gestes, les rythme etc. Par exemple, dans les soins palliatifs, les gens reprennent contact avec leur corps, ils "reprennent vie". On découvre qu'avec peu de chose, on fait vite de la musique... Plus précisément, c'est une façon de faire vivre le cerveau. Lorsque l'on claque des mains ou que l'on fait du rythme, il y a une dissociation entre les différentes parties du corps. Je fais donc travailler les deux parties du cerveau, la latéralité, la mémoire visuelle, la concentration, la gestuelle. Pour cela, j'ai une liste d'exercices-types susceptibles de faire réagir physiquement le patient (voir annexe).

Même si ma dominante est plutôt la musicothérapie active, il y a aussi une part de musicothérapie réceptive dans le sens où il y a écoute musicale, cela amène généralement le patient à exprimer ses émotions, par simple "provocation"  musicale. En effet, la musique est choisie en fonction des goûts du patient, de façon à être la plus propice possible à l'expression de soi. A la fin de chaque séance, nous aboutissons souvent à un entretien verbal, un dialogue où la personne communique ce qu'elle a ressentit. Cependant, mon objectif et surtout de la faire réagir, de la faire vivre, de jouer avec elle.

Enfin, je n'ai pas de séance-type puisque qu'il s'agit surtout d'un accompagnement, d'une adaptation au client en lui-même. Cela dépend de sa personnalité, de son état.

Que pensez-vous de la place de la musicothérapie dans le domaine médical ?

Dans le domaine médical, la musicothérapie vise à diminuer la douleur. Son objectif ultime consiste en une aide aux soignants. Le but est de faciliter la tâche des soignants dans les traitements douloureux de façon à ce que le patient "oublie" sa douleur. Un enfant dont l'attention est détournée sera plus docile... La musicothérapie est aussi un moyen de soulager la douleur par la musique plutôt que de recourir  à des traitements médicamenteux lourds, comme la morphine (qui soulage des douleurs intenses). Par rapport aux médecins, la musicothérapie est perçue comme un confort puisqu'ils n'ont plus à gérer ces problèmes durant les traitements. Ils peuvent ainsi se concentrer sur le fond.

Cependant, ces soins par la musique sont très peu répandus. Même si la musicothérapie tend à s'étendre, il lui manque des diplômes officiels et reconnus par le monde. La plupart des musicothérapeutes font partie d'associations et ne sont pas financés par les hôpitaux qui les emploient, ce qui ne leur garantie pas toujours une stabilité dans leur travail. J'essaie de promouvoir la musicothérapie dans le domaine médical, et c'est une nécessité d'étendre ces soins dans tous les domaines d'aide à la personne puisque c'est un véritable soulagement psychologique pour le patient mais aussi pour ceux qui s'en occupent.

Pourquoi avez-vous choisi d'exercer cette profession ?

La musicothérapie apporte beaucoup sur le plan humain, l'aspect moral y est très important. C'est principalement ce que je cherchais dans ce métier, et je l'ai trouvé. A présent avec du recul, j'ai pu approfondir cela. En effet, mon éthique propre est de faire que les gens de sentent vivants, se sentent acteurs de leur vie. De fait, lorsque l'on est atteint d'une grave maladie ou que l'on est en fin de vie, on a souvent l'impression que notre vie ne dépend plus de nous. Cependant, dans ces situations, on est toujours capable d'agir. Et c'est cela qui doit être exploité. Pour les soins palliatifs, j'essaie de montrer que les personnes sont capables de bien faire, de partager un moment de plaisir à deux, un moment de partage. Je recherche donc à les dynamiser, à vivre un moment de partage.

La musique ne guérit pas, elle soigne, elle apporte du soin et de l'attention. Au même titre que le psychologue, le musicothérapeute fait partie du staff des soignants. Ce que je recherche est une relation humaine forte, un moment d'humilité où je me mets à la hauteur du malade pour vivre un instant avec lui. Il m'est même arrivé de faire des séances de musicothérapie avec des gens qui sont mort très peu de temps après, quelques heures parfois. C'est pourquoi le sens que je donne à mon métier est le service, du patient et de l'hôpital, au moment présent.

Je suis une "jeune" musicothérapeute et suis comblée par ce que je fais car c'est exactement ce que j'en attendais. J'ai beaucoup de chance d'exercer dans un hôpital, entourée par l'équipe soignante. Si je pouvais travailler davantage en pédiatrie, ce serait vraiment génial !